Or, on a souvent entendu les milieux médiatiques, ainsi que les milieux juridiques eux-mêmes, clamer qu'il existe un vide juridique autour d'Internet, que son explosion relativement brutale n'a pas laissé le temps au droit de s'adapter en conséquence.
Dans son livre, O. Hance montre qu'il n'y a pas de vide juridique concernant Internet, même s'il existe des zones d'ombres, car de nombreux principes juridiques sont en fait applicables à Internet. Il expose ces principes et ces zones d'ombre d'une façon très didactique et très pratique. Après une brève présentation d'" Internet dans la pratique et le monde des affaires ", il décrit le contenu du droit américain et européen dans dix domaines qui ont été jugés les plus intéressants pour le lecteur. Chaque chapitre peut être lu indépendamment. En outre, il débute par les questions qui y seront abordées et se termine par un résumé des réponses qui y sont apportées. Voici un aperçu des questions discutées:
Dans le dernière partie de l'ouvrage, O. Hance présente vingt contrats-type qui sont de plus en plus conclus dans le "monde d'Internet".L'auteur a voulu produire un outil de réflexion sur les questions majeures que suscite Internet. Il cite de nombreuses références auxquelles le lecteur peut se reporter. On peut toutefois regretter qu'il ne se concentre essentiellement que sur les droits des E.U., du Canada, de l'Angleterre et de la France et qu'il n'évoque que très rarement le droit belge (bien qu'il soit lui-même belge).
Joëlle Thonnard
L'engouement des étudiants pour les donjons et dragons virtuels a attiré l'attention des professionnels qui se sont empressés de rebaptiser les Multi User Dungeons and Dragons, en Multi User Dimension (c'est quand même plus sérieux !).
Il s'en suit que les MUDs servent maintenant aussi de salles de cours. Dans ce cas, un petit groupe d'étudiants et un enseignant ou " instructeur " se rencontrent périodiquement dans une classe virtuelle. Lors de ces rencontres, c'est n'est pas l'instructeur qui dispense un cours ex cathedra mais tous les participants qui discutent des chapitres à lire et des exercices à faire avant le cours. En d'autres termes, la différence entre prof/étudiant tend à s'effacer et c'est tous les participants qui apprennent ensemble. Par ailleurs, les cours, mis à jour régulièrement, sont délivrés par le Web. Le transcrit des cours peut également être mis sur le Web. De cette façon, l'enseignement délivré est accessible au plus grand nombre.
Ce moyen de dispenser des cours est particulièrement intéressant dans les domaines très pointus. Les adeptes du biocomputing l'ont bien compris. La bioinformatique est un nouveau domaine, en plein essor, à la croisée de la biologie et de l'informatique. En effet, d'un côté, les biologistes délivrent chaque jour un flot de séquences d'ADN et de protéines. Pour être d'un intérêt quelconque, ces données doivent être triées, stockées et analysées. D'un autre côté, les informaticiens développent donc des programmes qui permettent des stoker, d'analyser et de comparer ces séquences (voir à ce sujet le site du European Bioinformatics Institut, http://www.ebi.ac.uk/). Ceci nécessite qu'un pont soit jeté entre les biologistes et les informaticiens (ce n'est pas toujours simple). Mais les chercheurs spécialisés, en même temps en biologie et en informatique, sont peu nombreux et les cours de bioinformatique, rares. Pour favoriser les contacts entre les chercheurs intéressés par la bioinformatique, le courrier électronique, les listes de discussions et les news sont déjà largement utilisés. Mais les rencontres dans une classe virtuelle où les participants peuvent interagir en temps réel favorise la spontanéité nécessaire à un vrai brainstorming, favorable au développement de ce domaine (pour plus d'information, voir http://www.techfak.uni- bielefeld.de/bcd/).
De nombreux autres cours (certains gratuits, d'autres payants) sont également disponibles sur le Web. Les sujets abordés vont de l'histoire à l'informatique en passant par les langues et bien d'autres domaines. Vous pouvez trouver un catalogue assez impressionnant sur le serveur du GNA (Global Network Academy) qui est une organisation dont le but est de promouvoir l'enseignement à distance (http://www.gnacademy.org/).
Après les donjons, les classes, voici les bureaux virtuels (on va finir par travailler). Des groupes d'informaticiens ont en effet expérimenté et trouvé cette façon de communiquer en temps réel très pratique. Par exemple, des d'informaticiens chargés de la gestion du réseau d'une université ont créé, sur un serveur MUD, un espace de travail virtuel à l'image de leur espace de travail réel. Sur leur ordinateur personnel, ils laissent tourner, en tâche de fond, un client MUD connecté à ce serveur. Leur ordinateur personnel peut être leur ordinateur du bureau ou un portable connecté au réseau, s'ils sont à l'université, mais aussi, leur ordinateur connecté par une ligne PPP ou ISDN, s'ils sont à la maison). De la sorte, chacun, même s'il est physiquement en déplacement pour un dépannage ou parce qu'il fait du télétravail à la maison, peut contacter simultanément tous ses collègues en temps réel sans nécessairement les déranger. Il peut, par exemple, leur transmettre directement une copie du message d'erreur et décrire le problème de l'ordinateur en panne auquel il est confronté et demander lequel d'entre eux est disponible et capable de fournir l'information dont il a besoin. Pour cette opération, il faut pouvoir disposer d'un second ordinateur et le connecter au réseau via une connexion Ethernet ou via une ligne téléphonique. Les avantages et inconvénients du MUD comme outil de travail sont développés dans l'article disponible à l'adresse suivante :
http://www.ccs.neu.edu/home/remy/documents/cncmast.html.
Même si les MUDs ne résolvent pas tous les problèmes de communication, ils trouvent en tout cas leur place à côté des autres moyens de communication on-line non interactifs en temps réel comme le courrier électronique, les listes de discussions et les news mais aussi du téléphone et du fax. Ils ne constituent peut-être qu'un succédané des vidéoconférences mais ils ont l'avantage d'être accessibles maintenant, à un prix démocratique. Vous trouverez une liste de sites où clients et serveurs sont disponibles à l'adresse suivante :
http://www.bioinformatics.weizmann.ac.il/BioMOO/reference/Client.FAQ.
Joëlle Thonnard
L'ouvrage est divisé en 10 chapitres, 2 annexes, un glossaire et une bibliographie, le tout précédé d'un éditorial de Jean de Gheldere et une préface d'Elio Di Rupo. Nous nous arrêterons tout d'abord aux six premiers chapitres, à savoir :
L'information globale donnée dans la première édition était assez complète à cet égard. Depuis lors, près d'une année s'est écoulée, apportant son lot de nouveautés ou de précisions; on est donc en droit de s'attendre à ce qu'une nouvelle édition constitue réellement une mise à jour de ces six premiers chapitres. Malheureusement, il n'en est rien et, dans la seconde édition, ces six premiers chapitres constituent une copie quasi conforme de ceux déjà connus prcédemment, avec toutesfois deux sujets, nouveau ou amplifié : Dial- IP avec Win 95 et Cybermoney. Objectivement, il faut reconnaître qu'il n'y a quasi rien à ajouter aux trois premiers chapitres. Quelques remarques peuvent être faites:
Chapitre 3
- Les services - La Communication -- Les données statistiques réunies en
tableaux et graphiques restent figées à l'année 1995. Vu l'expansion continue d'Internet, ces
données mériteraient une mise à jour, les informations informations pouvant être puisées
dans les newsgroups et les pages Web.
- La Navigation -- Netscape Navigator est cité, sans plus, ne
mentionnant pas que les versions actuelles gèrent l'E-Mail et n'ont plus Eudora dans leur
package. Microsoft Internet Explorer est ignoré.
Chapitre 5
- La Connexion - Ce chapitre reste vraisemblablement le plus important et le
plus utile. Quelques petits détails à jouter :
- lorsque le libellé de vos adresses et votre mot de passe ont été communiqués par un
provider, ce dernier peut vous avoir préparé l'installation complète des logiciels pour Internet,
limitant vos interventions au strict minimum. L'adaptation résiduelle à devoir faire, si
nécessaire, concernera les caractéristiques du modem utilisé, sa vitesse et sa chaine
d'initialisation. Divers programmes de télécommunication pour accéder à des BBS vous
propose une liste détaillée de modems; il suffit d'y repérer son modem et tout s'accomplira
automatiquement; pour Internet, cette information doit être donnée au protocole PPP .
- dans le DIAL-IP sur Mac, depuis quelques mois, MacPPP est avantageusement remplacé
par FreePPP, un shareware actuellement dans sa version 2.5.
Chapitre 6
- Les Outils de consultation - Ce chapitre mérite notablement une mise à jour tant
pour les logiciels disponibles pour PC que ceux pour Mac. Pour les deux systèmes, les
absents notoires sont Microsoft Internet Explorer, les logiciels de gestion de la cache des
browsers (Secret Agent, Msice, Nsce, Grab-a-Site pour Dos/Windows, Netscape History pour
Mac) ainsi que ceux permettant une lecture hors-ligne des newsgroups (Souper/Wsouper,
Yarn95 pour Dos/Windows, MacSoup et NewsHopper pour Mac), la liste de ces logiciels
n'étant pas exhaustive.
Chapitre 7 - Les Sites - Concerne les sites WWW
Comme dans l'édition précédente, on y distingue les sites belges et les sites dans le monde. Pour les sites belges, une double classification est présentée :
- les sites incontournables - Cela concerne 100 sites belges classés par sujet. Chacun y est succinctemet caractérisé, avec une appréciation en 4 cotes, soit globale, soit détaillée (design, content,updating). Pour la quasi totalité de ces sites, leur logo est reproduit.
- les sites en Belgique - Plusieurs centaines, également classés par sujet, avec uniquement leur nom et leur adresse http. On y retrouve quelques sites déjà signalés parmi les incontournables et parfois classés dans d'autres sujets; un uniformisation de la classification serait souhaitable. Une absence à signaler : www.netline.be.
Pour les sites dans le monde, leur présentation est identique à celle des sites belges incontournables, avec cependant une caractérisation généralement plus détaillée.
La réalisation de ce chapitre 7 représente un travail considérable de la part de son auteur, et il est agréable qu'il nous en fasse profiter.
Chapitre 8 - Les accès Internet en Belgique
Quarante-et-un sites sont listés. Le tableau des points de présence des fournisseurs d'accès n'est pas à jour, mais vu les modifications que certaines fournisseurs apportent chaque mois, les nouveaux points d'accès qui se présentent ou des anciens qui disparaissent, il serait bien difficile d'être à la pointe de l'information. Pour les utilisateurs du réseau Fidonet, la liste de ces fornisseurs, mise à jour mensuellement par Marc Hardy et insérée dans la conférence Internet.Bf est d'un intérêt évident, d'autant plus que cette liste donne les conditions d'accès (types d'abonnements) et une évaluation du coût mensuel des connexions effectuées.
Il est bien connu que des connexions à Internet sont souvent décevantes vu la difficulté de les initialiser et vu surtout les lenteurs des transferts. L'équipement du fournisseur d'accès, les liaisons internationales très souvent saturées (bandes passantes de capacités insuffisantes) sont sources de déceptions et parfois même d'irritations. Lorsque l'on effectue un choix parmi les fournisseurs d'accès, les coûts d'utilisation ne sont pas suffisants et chaque fournisseur se devrait de communiquer les caractéristiques essentielles de son équipement matériel et logiciel.
Voici un exemple de configuration (www.cdrom.com de Walnut Creek):
N'est pas mentionné le nombre de modems en ligne ou, d'une façon générale, le nombre d'utilisateurs pouvant être simultanément en ligne. Rien non plus sur la largeur des bandes passantes utilisées.
Chapitre 9 - Les fournisseurs de services
Ce chapitre est nouveau car les fournisseurs de services en Belgique apparaissent depuis un an seulement. Ceux-ci, au nombre de 70, sont classés en fournisseurs d'accès (IAP - Internet Access Providers), fournisseurs de services (ISP - Internet Service providers) et fournisseurs de contenus (ICP - Internet Content Providers). Il n'est pas évident de déceler les différences réelles entre ce chapitre et le précédent (Accès Internet en Belgique); une quinzaine de sites identiques sont mentionnés dans les deux chapitres.
Chapitre 10 - Les Cybercafés
Encore un nouveau chapitre, avec mention d'une vingtaine de sites. Il en manque l'un et l'autre pour la province de Liège, mais ces cybercafés se sont-ils identifiés quelque part d'une manière plus ou moins offcielle?
Annexes - Rien de modifier en ce qui concerne les Annexes A (Les RFC) et B( Les FYI et les STDS). Par contre, l'ancienne Annexe C (Description des newsgroups) n'a pas été maintenue. Il est vrai que la dynamique des newsgroups est tellement importante et fluctuante qu'il serait bien difficile d'en tenir une liste mise à jour. Cela vaut déjà pour la liste que pourrait fournir son propre fournisseur de services.
Bibliographie - Contenu non modifié par rapport à celui de la version précédente. Bien de nouvelles références pourraient toutefois y être ajoutées et, dans celles mentionnées, la date de publication des ouvrages serait intéressante à être connue. On constate, en effet, que beaucoup d'ouvrages, parus il y a un an à peine, sont déjà devenus obsolètes à bien des égards.
Glossaire - Quelques absences constatées : Eudora, Microsoft Internet Explorer, Netscape Navigator, Slipp, ISO, pour n'en citer que quelques-uns. Par contre, Archie et Gopher sont présents.
Compte tenu qu'une masse d'informations les plus récentes peut être directement obtenue sur le Web d'Internet, l'intérêt essentiel pour un utilisateur est de savoir comment y accéder. Comment établir une connexion, avec les configurations requises, devient donc dans un ouvrage le chapitre le plus important, et c'est ce que l'auteur a très bien compris. Il est probable que des lecteurs resteront sur leur faim, en n'y trouvant pas la configuration, forcément personnelle, des principaux outils qu'il désire utiliser, mais çà, c'est vraiment un autre problème...
Georges Troupin Georges.Troupin@rtfm.be
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Dernière modification de cette page : 29 juillet 1997