L'homo occidentalis ,une variété géographique d'homo sapiens sapiens , n'est à l'aise devant les choses qui l'entourent que quand il a effectué un classement de tout ce qu'il trouve. Son esprit cartésien l'oblige inconsciemment à répartir tout ce qu'il voit et perçoit dans des tiroirs sur lesquels il colle une étiquette spécifique reflétant sa propre organisation. Les CDs sont évidemment parmi ces choses à classer, d'autant plus qu'il s'agit de créations de l'homme. Il est clair toutefois que les critères de classification sont loin d'être universels. Nous n'allons pas discutailler sur cet aspect, mais conserver malgré tout ce qui peut paraître évident pour tous.
Une première classification repose sur les types d'ordinateurs(MAC ou PC) et leurs systèmes opérationnels, mais s`en tenir là est vraiment trop simple. En fait, on trouve des CDs:
ceux parus les derniers mois étant très majoritairement MAC/PC. A noter que les logiciels les plus utilisés pour la création de CDs donnent le choix des formats (MAC, PC ou MAC/PC). Dans ces logiciels, le trio MacroMedia, Quicktime et ses extensions 3D et VR, Acrobat et les réalisateurs d'hypertexte font des ravages,.
Quoi qu'il en soit, on s'accorde à reconnaître, objectivement cette fois, que 80 % et plus des CDs connus ne sont guère intéressants, parce que mal conçus, malaisés à l'exécution, ou étant la nième version plus ou moins semblable de ce qui existe déjà. Et dans les 20 % retenus, les jeux se taillent encore une part importante. Nous laisserons aux adeptes ludophiles le soin de faire leur choix, d'exprimer leurs préférences, d'apprécier selon leurs propres critères ce qui, dans un premier temps, les a attirés. Exit donc les jeux...
Dans cette rubrique, notre attention se focalisera essentiellement sur les CDs instructifs (arts, sciences prises au sens large, découvertes, apprentissage des langues,...) parce que ces médias, non basés sur l'adresse et les réflexes, apportent un plus dans nos connaissances, engagent leurs utilisateurs par l'effort, la volonté et la persévérence à étendre l'éventail de leurs capacités intellectuelles, à tenter de satisfaire leur curiosité et, par là-même ,à accroître leurs connaissances (ou de les rafraîchir).
De plus, une certaine longévité de pareils médias est assurée. Un tableau, un oiseau un arbre, cela reste tel quel à travers les âges; Galilée sera toujours Galilée. Ce n'est guère le cas pour les jeux, aussi complexes soient-ils, dès que l'on a épuisé leurs possibilités et atteint le stade du joueur connaissant toutes les astuces et possibilités; bref, pareil CD est parfois très vite épuisé, bon à être relégué dans un tiroir , revendu ou échangé.
Parmi les CDs instructifs seront examinés dans ce bulletin et les suivants, des réalisations appartenant aux catégories suivantes:
Certes, tous les CDs de ces grandes catégories ne pourront être examinés, leur acquisition s'avérant être trop onéreuse... et parfois décevante. Pour chaque CD retenu, nous mentionnerons sa catégorie, son ou ses formats, la langue utilisée, ses exigences logicielles et matérielles. Priorité est accordée à la langue française mais ils sera indiqué si le CD existe pour d'autres langues. Plusieurs CDs consacrés au même sujet, seront comparés.
L'examen des CD commence, dans ce bulletin, par la présentation du `Musée de l'Homme'. Quatre autres CD ont également été étudiés; les textes qui les concernent seont publiés dans un prochain bulletin.
Se basant sur les collections rassemblées dans le musée, trois groupes sont définis : anthropologie, préhistoire et ethnologie et font l'objet chacun d'une section divisée en plusieurs chapitres. Il ne s'agit pas toujours d'un simple exposé sur la discipline, mais plutôt d'un assemblage de figures et d'objets accompagnés de commentaires. Chaque chapitre est lui-même divisé en trois sous-chapitres : présentation, outils, livre.
Les auteurs n'ont pas présenté un arbre phylogénétique reliant les espèces entre elles sur une échelle du temps, depuis la différenciation entre les singes et les hominidés, indiquant les embranchements supposés. Il est vrai que les incetitudes et les discordances subsistent, sans cesse remises en question à la suite de nouvelles découvertes; autant ne pas s'engager dans un débat qui risque fort d'être provisoire (voir Science, février et avril 1994). Dans le chapitre relatif au Paléolithique supérieur, partie `Art pariétal', on ne mentionne que les fresques de Lascaux; rien n'est dit sur celles d'Altamira et de Chauvet (Ardèche). D'autre part, on sait que des `cousins' de Lucy, des ossements trouvés au Kenya il y a une vingtaine d'années viennent seulement d'êtres scientifiquement identifiés et datés. Il s'agirait d'Antrhopithecus anamensis , env. 1 million d`années plus vieux que Lucy.
Pour plus d'information, consulter Les premiers hommes - Collection `Les berceaux de l'humanité' - Editions Bordas.
Sans entrer dans trop de détails, les peuples d'Afrique se répartissent en quelques groupes principaux, caractérisés par leur aspect physique et liés par leur langage:
A part les aborigènes, dont les survivants restent confinés dans leurs territoires, tous les autres peuples se sont mis en mouvement, finissant par peupler, après plusieurs siècles, la totalité du continent (Carte page 30).
Les bantous furent certainement les plus entreprenants. Peuples d'agriculteurs, ils ont envahi une grande partie du continent, depuis l'Afrique de l'Ouest jusqu'au Cap. Se différenciant en tribus, on y retrouve les peuls, les hutus, les kikuyus, les swahilis, les zoulous. Les langues bantoues, regroupant plusieurs centaines de dialectes, ont même été adoptées par d'autres ethnies, notamment par les nilotiques dont les tutsis font partie. La population noire des Amériques est d'origine bantoue.
Les nilotiques, outre au Sudan (Nubie), se retrouvent dans nord-est du Zaïre et au Kenya-Tanzanie notamment (Masais).
Les hamito-sémitiques occupent actuellement l'Afrique du Nord, le Sahara dans sa plus grande part, le Sudan en partie et bien entendu l'Ethiope et la Somalie. Ce groupe déborde de l'Afrique et s'étend au Moyen-Orient (Palestine, Isaraël). Citons dans ce groupe: berbères, touaregs, fellahas (juifs éthiopiens) égyptiens, etc.
Pareille répartition des peuples d'Afrique, avec leurs affinités évidentes, ne se retrouve pas sur le CD. Mais deci delà, on a isolé l'une et l'autre tribu, au gré de la documentation disponible au Musée de l'Homme. Parmi les bantous, seuls les zoulous sont mentionnés ! Les nilotiques, les hamitos-sémitiques, en tant que groupes importants, les hottentots, tout cela reste ignoré. Certes, au delà des langages se superposent des traits physiques évidents et nettement différenciés, mais il a semblé préférable de ne pas aborder cette connotation raciste. Les chercheurs français sont mal à l'aise dès qu'ils doivent s'intéresser à l'Afrique orientale et à l'Afrique du Sud. Aborder les peuples autrement que par une série d'images superposées et simplement décrites, mais relever leurs affinités, leurs liens, leurs origines me parait être une démarche plus plausible.
Rien n'est dit sur l'écriture. Et pourtant, les contacts entre égyptiens et les sémites existaient au moins depuis 1500 ans BC, du temps de Ramsès II. La langue égyptienne (ne parlons pas des hiéroglyphes qui ne sont qu'une forme d'écriture) a été fortement marquée par l'influence sémitique prise au sens large. Pour tout le continent, en dehors de l'Egypte, c'est uniquement en Ethiopie que l'on y découvre l'écriture présente il y a plus de 2000 ans. L'Ethiopie n'a jamais été une colonie, à part durant le court épisode italien quelques années avant 1940.
Il a été dit précédemment que chaque chapitre d'une section présente trois directions d'investigation : présentation, objets, livre. La présentation consiste en un récit vocal, mais ce n'est qu'un résumé du choix `livre' par lequel l'accès est donné à toute la documentation du chapitre. Il y a manifestement la duplication d'une même information et la présentation de celle-ci, sous forme vocale, avec affichage de plusieurs séquences video animées, occupe une très grande place sur le CD. Certes, dans un but attractif (et pour une justification du prix de vente), on apporte un volet multimédia complet, mais cela se fait au détriment de l'information qui pourrait être plus complète et/ou plus fouillée, sans un apport sonore ou vidéo assez superflu.
Georges Troupin
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Dernière modification de cette page : 30 octobre 1997